Pourquoi choisir du lait bio et quelle différence avec un lait conventionnel ?
Par Amirah Le mercredi 10 juillet 2024
Du champ à la bouteille, il s’en passe des choses pour faire du lait ! Mais saviez-vous qu’il existe de grandes différences selon le mode de production choisi ? Rien à voir entre un lait bio et un lait conventionnel, et on ne vous parle pas seulement du prix affiché sur l’étiquette : l’agriculture biologique intègre une vraie dimension éthique, sociale et environnementale. Alors, face à la multitude d’options dans les rayons, pourquoi choisir du lait bio au lieu d’un lait standard ? Qu’est-ce qu’implique ce label ? Dans cet article, on vous donne 5 bonnes raisons de consommer du lait certifié AB, et on vous parle même de lait bio et équitable, une alternative qui permet d’assurer une juste rémunération aux agriculteurs français.
- C’est quoi du lait bio ?
- 5 bonnes raisons de choisir du lait biologique
- 1. Bénéficier d’un produit mieux contrôlé
- 2. Favoriser un mode de production plus respectueux de l’environnement
- 3. Limiter l’exposition aux pesticides néfastes pour la santé
- 4. Garantir un meilleur respect du bien-être animal
- 5. Consommer un produit laitier avec de meilleures qualités nutritionnelles
- Acheter du lait bio et équitable pour mieux rémunérer les agriculteurs
- Où acheter du lait bio qui rémunère bien les producteurs sans se ruiner ?
C’est quoi du lait bio ?
Le lait biologique est un lait d’origine animale qui respecte la charte de valeurs et le cahier des charges de l’agriculture biologique. Pour obtenir la certification AB et bénéficier de la mention « produit issu de l’agriculture biologique », la production du lait doit être contrôlée par un organisme de certification agréé par l’État et totalement indépendant.
Ainsi, la différence entre un lait bio et un lait normal repose essentiellement sur le mode de production et les conditions d’élevage des vaches, chèvres ou brebis laitières.
💡 Consultez notre guide ultra-complet pour tout savoir sur la certification bio : à quels types de produits elle s’applique, quels sont les critères qui sont pris en compte, comment sont effectués les contrôles et quels sont les différents labels bio qui existent dans le domaine de l’alimentation.
5 bonnes raisons de choisir du lait biologique
Pour bien comprendre la différence entre du lait bio et du lait conventionnel, il faut s’intéresser de plus près aux bienfaits de l’agriculture biologique comme mode d’élevage et de production. Voici 5 bonnes raisons de choisir un lait bio de qualité au lieu d’un lait standard, résultats d’études et rapports d’experts à l’appui. Vous allez comprendre pourquoi il est bénéfique de passer au bio, aussi bien pour les agriculteurs que pour les consommateurs.
1. Bénéficier d’un produit mieux contrôlé
En vertu du cahier des charges de l’agriculture biologique, des contrôles réguliers sont effectués par des organismes certificateurs (eux-mêmes contrôlés par les pouvoirs publics). Les exploitations laitières biologiques sont contrôlées au moins une fois par an, et des visites inopinées surviennent fréquemment.
Tout au long du circuit de fabrication du lait, les éleveurs et producteurs de la filière bio sont ainsi soumis à des règles très strictes au niveau national et européen. À titre d’exemple, la tenue d’un carnet d’élevage est obligatoire pour les producteurs de lait biologique. Il doit être tenu en permanence à la disposition de l’organisme de contrôle et doit mentionner toutes les interventions sur le troupeau : entrées et sorties, naissances et mortalité, type d’aliments, période d’accès au pâturage, soins vétérinaires, etc.
Depuis le nouveau règlement européen (UE) 2018/848 portant sur l’ensemble des produits biologiques, les normes en vigueur se sont d’ailleurs durcies, notamment en ce qui concerne le bien-être animal (limitation des dérogations pour l’attache de bovins, fin de l’engraissement en intérieur pour la production de viande ou encore obligation de mettre en place des espaces extérieurs ombragés lorsque les animaux vivent en plein air toute l’année). À ce jour, le bio constitue l’un des modes de production agricole les plus contrôlés en France.
2. Favoriser un mode de production plus respectueux de l’environnement
Parmi les bonnes raisons de manger bio, il y a bien évidemment des considérations écologiques. Comme vous le savez peut-être, la filière biologique vise la préservation des sols, des ressources naturelles et de l’environnement : la production de lait n’échappe pas à la règle !
Pour prévenir le tassement du sol, le surpâturage, la pollution et l’érosion, on limite le nombre et la densité des vaches dans chaque exploitation. On favorise également le recyclage des matières organiques et la rotation des cultures.
Par ailleurs, l’utilisation de produits chimiques de synthèse et d’OGM est interdite en agriculture bio. Or, grâce aux études menées pour évaluer les effets des pesticides (herbicides, fongicides et insecticides), on sait que ceux-ci réduisent l’abondance, la richesse et la diversité des organismes qui vivent dans la terre, alors que la faune présente dans les sols joue un rôle crucial au sein de nos écosystèmes.
Ainsi, les études concernant l’impact des produits phytosanitaires sur l’environnement sont unanimes. D’après les résultats de l'expertise scientifique collective INRAE-Ifremer, leur usage peut porter atteinte à la biodiversité : contamination des sols et cours d’eau jusqu’aux mers et aux océans, dégradation de la qualité des sols, déclin des populations d’invertébrés terrestres et d’oiseaux ou encore destruction des insectes utiles pour la pollinisation des fleurs.
3. Limiter l’exposition aux pesticides néfastes pour la santé
D’après les travaux du groupe d’experts réunis par l’INSERM concernant les effets des pesticides sur la santé humaine, il existe une présomption forte d’un lien entre l’exposition aux pesticides et plusieurs pathologies neurodégénératives ou respiratoires. On peut citer, entre autres, la maladie de Parkinson, les troubles cognitifs, la bronchopneumopathie chronique obstructive ou encore la bronchite chronique.
Certains types de cancers seraient aussi plus fréquents dans les populations d’agriculteurs que dans la population générale, notamment les cancers de la prostate qui sont reconnus comme maladie professionnelle en France.
Si l’exposition aux pesticides touche en premier lieu les exploitants agricoles et leurs familles, on cherche encore à évaluer les risques sanitaires pour les personnes habitant à proximité de zones d’épandage, voire les consommateurs eux-mêmes.
Malheureusement, il est beaucoup plus difficile d’établir un lien de causalité entre l’exposition à une substance précise et l’apparition d’une maladie chez la population générale qu’en milieu professionnel. On sait toutefois que le fait de consommer des aliments bio permet de limiter l’effet cocktail des pesticides : même à de faibles doses, une exposition récurrente et simultanée à plusieurs substances chimiques peut renforcer les effets nocifs de chaque composant.
👉 Vous vous en doutez sûrement, il n’y a pas que les produits laitiers qui contiennent des pesticides et autres substances phytosanitaires. On vous explique pourquoi il faut choisir des céréales, légumineuses et fruits secs certifiés bio, des aliments au cœur d’un modèle agricole intensif.
4. Garantir un meilleur respect du bien-être animal
Choisir du lait bio, c’est aussi soutenir des pratiques agricoles respectueuses des animaux :
- Les étables sont aménagées pour favoriser le bien-être animal (hygiène, aération ou encore éclairage naturel).
- Les animaux ne sont ni isolés ni attachés (sauf pour les exploitations de petite taille, en particulier en montagne). Ils doivent rester autant que possible en plein air dans les pâturages, quand les conditions météorologiques et l’état des sols le permettent.
- Les veaux sont nourris au lait maternel durant au moins 3 mois (ou, à défaut, avec des poudres exemptes de matière végétale et d’additif). Pour les chevreaux et les agneaux, la durée est de 45 jours.
- Pour soigner les animaux et garantir leur bien-être, on privilégie les actions préventives ainsi que l’utilisation de médecines douces (phytothérapie, homéopathie et oligoéléments).
À l’inverse, les animaux élevés en agriculture conventionnelle peuvent rarement se dégourdir les pattes et circuler librement dans les prairies. En cas de problème de santé, on leur administre systématiquement des antibiotiques : ces médicaments se retrouvent ensuite dans leur lait, et donc dans notre organisme si l’on en consomme.
5. Consommer un produit laitier avec de meilleures qualités nutritionnelles
Cependant, le lait de vache biologique demi-écrémé ainsi que le lait de vache bio entier ont une composition en acides gras plus intéressante qu’un lait conventionnel.
En effet, une méta-analyse portant sur les résultats de 170 études a mis en évidence une concentration plus élevée en oméga-3 et en acide linoléique conjugué (un acide gras essentiel de la famille des oméga-6). Les acides gras polyinsaturés sont reconnus comme bénéfiques pour le système cardio-vasculaire et la fonction cérébrale.
Le lait bio contiendrait aussi des concentrations en fer, en vitamine E et en vitamine A un peu plus élevées que le lait standard.
Comment justifier cela ? En fait, le mode d’élevage et l’alimentation des animaux affectent la composition nutritionnelle du lait. Les bovins, ovins et caprins des fermes biologiques reçoivent exclusivement une alimentation bio, sans vitamines de synthèse ni OGM. 60 % de leur ration journalière doit être composée de fourrages frais, séchés ou ensilés, ce qui peut expliquer pourquoi le lait AB présente de meilleures qualités nutritionnelles.
👶🏻 Vous êtes jeune parent ? Découvrez comment choisir du lait infantile adapté aux besoins nutritionnels de votre enfant.
Acheter du lait bio et équitable pour mieux rémunérer les agriculteurs
Des bêtes mieux nourries, des étables aménagées et entretenues régulièrement pour favoriser le bien-être des animaux, une densité limitée pour chaque pâturage… Tout ceci a une incidence sur le prix du lait bio. Sans parler du fait qu’un mode de production biologique nécessite souvent plus de main-d’œuvre.
Hélas, si les produits labellisés bio sont plus coûteux, cela ne signifie pas nécessairement que la différence de prix profite aux agriculteurs. Dans la grande majorité des cas, c’est parce que les marges des distributeurs sont très élevées, notamment dans le domaine du « bio low cost » en grande surface et autres supermarchés.
Par ailleurs, il faut savoir que lorsqu’il n’y a pas assez de demande, les éleveurs bio se retrouvent contraints de déclasser leurs produits et de les vendre au prix du lait conventionnel, ce qui met en danger de nombreuses exploitations engagées pour la santé des consommateurs et l’avenir des générations futures… Raison de plus pour les soutenir en consommant bio !
Où acheter du lait bio qui rémunère bien les producteurs sans se ruiner ?
Heureusement, il existe des alternatives pour rendre accessible le bio et assurer une juste rémunération aux producteurs. Sur notre épicerie en ligne La Fourche, nous proposons des produits biologiques au prix grossiste, sans appliquer de marge distributeur grâce à notre modèle basé sur un système d’adhésion annuelle. Vous retrouverez des produits de qualité tels que les laits bio origine France de Natur’Avenir et de Grandeur Nature, deux marques engagées.
Par ailleurs, afin de répondre au mieux aux besoins de nos adhérents, nous avons co-créé avec eux notre propre Marque La Fourche. En plus d’être certifié bio, le lait La Fourche bénéficie d’une labellisation Agri-Éthique : ce modèle de commerce équitable garantit une rémunération stable et juste aux éleveurs laitiers, il préserve l’emploi local et permet d’agir pour l’environnement et le bien-être animal. Il s’agit donc d’un lait bio et équitable, accessible au meilleur rapport engagement-prix.
💬 Pour en savoir plus, découvrez l’interview de Philippine, une productrice de lait bio qui fait partie du groupement Biolait avec lequel nous collaborons pour produire notre lait de la marque La Fourche. Philippine explique quels sont ses engagements et pourquoi elle a fait le choix de l’agriculture biologique.