Upcycling : faire ses pots à semis biodégradables soi-même

Préparer ses semis de fleurs et de légumes a longtemps signifié posséder tout un attirail de pots, de terrines, de caissettes ou de plaques alvéolées, généralement en plastique. Or le jardinage peut et doit devenir source de réflexion en ce qui concerne la transition écologique.

S’il peut paraître anodin de changer une façon de faire pour une autre, lorsque nous sommes des millions à le faire dans nos propres jardins, cela prend une autre dimension. Et concernant les godets de semis, cela peut représenter des dizaines de millions d’unités. Alors n’attendons plus !

Petit à petit, une conscience environnementale collective a émergé ainsi que des alternatives au plastique. Évidemment, l’avantage du plastique tient au fait qu’il est réutilisable, à condition toutefois de le laver correctement afin d’éviter la propagation de maladies ou germes. Ce dernier n’est cependant pas recyclable et donc rejeté dans la nature. On ne sait malheureusement que trop l’impact que le plastique laisse sur l’environnement.

Il n’est plus envisageable aujourd’hui de jardiner sans penser aux conséquences de nos gestes sur Dame Nature.

L’époque où nous faisions la chasse aux nuisibles et aux mauvaises herbes à grand renfort de produits chimiques est révolue ! Nos gestes (re)deviennent naturels, et ce, dès la période de semis.

Ces tutos d'upcycling, processus qui consiste à offrir une sorte de plus-value à des déchets ou des objets non utilisés (autrement dit les transformer en des pièces de meilleure qualité), regorgent d'astuces pour fabriquer soi-même ses pots ou ses semis en godets. C’est facile, économique, et écologique.

• Fabriquer des plaques alvéolées avec des boîtes à œufs
• Comment faire ?
• Fabriquer des godets de plantation en papier journal
• Comment faire ?
• Fabriquer des godets à partir de rouleaux de papier toilette
• Comment faire ?
• Astuces en plus
• Et après les semis ?

Pour commencer, on se munit de boîtes à œufs en carton. Voilà un matériau idéal pour réaliser ses semis pour la simple et bonne raison qu’une fois les jeunes pousses/plantes bien développées, on peut les planter directement en pleine terre en les laissant dans leur contenant : le carton, biodégradable, va se désintégrer au fil du temps. Le carton est une matière poreuse, il va retenir l’humidité et laisser l’eau s’écouler.

• Découpez la boîte afin de ne conserver que la partie alvéolée. C’est dans celles-ci que le semis sera effectué.
• Remplissez les alvéoles de terreau et semez les graines. Du terreau pour semis est idéal mais le terreau universel convient également.
• Un semis réussi est un semis dont la terre reste humide en permanence. Donc arrosez en conséquence.
• Semez une à trois graines par alvéole en songeant à espacer les graines le plus possible. Couvrir avec 1 à 2 mm de mélange.
• Choisissez une fenêtre bien ensoleillée derrière laquelle placer votre ou vos boîtes à œufs ensemencé(es). Elles profiteront ainsi d’un maximum de chaleur. Et les plantules ne devraient pas tarder à apparaître !
• Enfin, lorsque ces dernières vont apparaître, découpez les alvéoles et mettez-les en terre : les plants se développeront et le carton rapidement se dégrader rapidement

Commencez tout d’abord par prendre des feuilles de papier journal imprimées en noir, non percées par des agrafes. On se pose souvent la question des encres d’imprimerie. Sachez simplement que les encres d’imprimerie ont elles-mêmes évolué et sont aujourd’hui dites "organique" là où à l’époque elles étaient "minérales". C'est-à-dire que, d'abord chimiques, elles sont devenues naturelles.

Un effort a donc été fourni pour rendre l’encre moins polluante et moins impactante sur l’environnement. On a donc désormais des papiers plus simples à recycler, et en ce qui nous concerne, la quantité d’encre n’est pas suffisamment significative pour impacter réellement notre santé ou l’environnement.

• Découpez puis étalez les feuilles en bandes d’une demi-feuille dans le sens de la longueur.  Vous enroulez chaque bande autour d’une bouteille (de bière, par exemple).
• Sur le fond de la bouteille, repliez le journal qui dépasse pour former le fond du godet.
• Vous pouvez ensuite retirer la bouteille tout en faisant attention de ne pas abîmer son "écrin" de papier. Votre godet est prêt !
• Vous le remplissez alors de substrat ou de terreau et vous pourrez planter les jeunes plants avec leur godet biodégradable. Le papier va se décomposer donc nul besoin d’enlever le godet, ce qui évite un transfert parfois traumatisant pour les jeunes pousses.

Nous en avons en quantité astronomique chez nous et bien qu'ils se recyclent, nous voulions vous proposer une option pour optimiser son utilisation !

• Mesurez et découpez, à l’aide de ciseaux, 4 fentes (d' environ 2 cm) à la même distance les unes des autres, à l’extrémité du tube de papier toilette. Pour plus de simplicité : aplatissez le rouleau et coupez le long des pliures, puis au milieu.
• Coupez au tiers de la hauteur du rouleau. Pliez les 3 premiers rabats en les superposant. Vous créez un fond entrecroisé en pliant le 4ème sous le 1er.
• Marquez  les plis sur le rouleau au niveau des 4 encoches. Puis rabattez-les pour obtenir un fond bien fermé.
• Remplissez vos pots à semis avec du terreau ou substrat puis formez un cratère au centre du terreau. Vous y déposerez vos graines. Une seule si elle est grosse (type courge, courgettes, haricots) 2 ou 3 si elles sont plus petites (type tomate, poivron, piment, laitue, aubergine, etc…).
• Tassez le terreau au fur et à mesure du remplissage avec le dos d'une cuillère. Humidifiez le terreau arrosant.
• Laissez quelques centimètres de vide à la surface pour pouvoir arroser sans déborder vos pots.

A l’inverse d’un godet en plastique, le godet en carton, donc biodégradable vous épargnera les manipulations à faire pour passer votre plante en terre. Il vous suffira alors de planter le jeune plant avec le godet dans la terre.

Quand elles s’épanouissent et que le godet se dégrade, les racines percent et le godet finit par disparaître complètement. En attendant, placez vos nouveaux pots sur un rebord de fenêtre et prenez plaisir à regarder vos graines pousser !

Stockez vos objets à upcycler dans un endroit sec et à l’abri avant de vous en servir au moment opportun. Les semis se préparent généralement au printemps. Reportez-vous néanmoins au calendrier des semis :

Et pour ne pas oublier ce que vous avez semé, écrivez au feutre la nature de vos semis sur chaque godet ou créez des étiquettes. Avec un feutre qui ne craint pas l’eau, de préférence ! Pour connaître le nom des plantes et leur variété, mais également pour se souvenir de la date  à laquelle vous avez préparé votre pot, vous pouvez découper vos étiquettes dans des pots de yaourt ou des bouteilles en plastique. Ecrivez dessus au feutre indélébile et voilà !

C’est à partir du moment où les plantules présentent leurs premières feuilles qu’on sait qu’il est temps de les rempoter. Qui plus est, il n’y a pas d’intérêt à laisser les semis trop longtemps dans une boîte à œufs ou godet car le volume de substrat/terreau est réduit au minimum.

Si les semis que vous avez réalisés sont ceux de plantes sensibles au froid, repiquer dans des pépinières, bacs ou caissettes. Après le repiquage, l’arrosage ! N’oubliez pas d’arroser généreusement afin de favoriser la reprise. Petit plus, vous pouvez repiquer en ajoutant du compost à votre terreau pour que la terre soit bien riche. Sur La Fourche vous pourrez trouver du terreau Les Alchimistes, fait à partir de déchets organiques des professionnels et collectivités de région parisienne. Rien ne se perd !

Et voilà ! Maintenant vous avez toutes les clés en main, non seulement pour faire des semis vous-même mais également pour recycler en continu !