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À quels labels écologiques peut-on se fier pour les produits d’entretien ?

Par Amirah Le lundi 30 décembre 2024

labels écologiques produits ménagers

Saviez-vous que les labels bio (le label français « AB » et le label européen « Eurofeuille ») sont réservés aux denrées alimentaires et aux produits composés à 100 % d’ingrédients comestibles ? Par conséquent, on ne peut pas vraiment parler de « produits d’entretien bio », la réglementation n’étant pas la même. Pour identifier les produits ménagers les plus respectueux de l’environnement et de la santé, il faudra plutôt vous fier à des labels environnementaux spécifiques aux produits d’entretien et de nettoyage.


Hélas, tous les labels ne se valent pas… Qui plus est, certains fabricants peuvent induire en erreur les consommateurs en affichant de faux labels ou des allégations pour le moins trompeuses : des produits d’entretien dits « verts », « écoresponsables » ou « naturels » sont en fait bourrés de substances polluantes, irritantes et allergènes !


Alors, comment s’y retrouver parmi les différents labels existants ? Lesquels sont fiables ? Quels sont leurs points forts et leurs limites ? Comment s’assurer de bien choisir un produit ménager écologique, sans danger pour nos écosystèmes naturels et notre propre santé ? On vous explique tout ce qu’il faut savoir sur les labels écologiques pour les produits d’entretien dans cet article.

Qu’est-ce qu’un label écologique ou environnemental ?

Un label écologique ou label environnemental est une marque distinctive qui est attribuée à un produit afin de garantir un impact réduit sur l’environnement et sur la santé, selon des critères généralement définis dans un cahier des charges. Ces critères concernent certaines caractéristiques du produit telles que sa composition, l’origine des matières premières, le mode de production ou de fabrication, le type d’emballage, etc.

Comment identifier un label pour les produits d’entretien ? 

Chaque label se matérialise par un logo qui lui est propre : ce pictogramme est apposé directement sur le produit ou sur son emballage. Le label sert ainsi de repère pour les consommateurs qui se soucient de la sécurité et de la qualité environnementale d’un produit.

Toutefois, comme l’indique le Conseil National de la Consommation (CNC) dans le « Guide pratique des allégations environnementales », tous les labels environnementaux ne se valent pas.

On distingue :

  • ✅ Les labels de type 1 ou écolabels, considérés comme des labels officiels au niveau national ou supra-national. Ils doivent obligatoirement être conformes à la norme ISO 14024. La certification est attribuée par un tiers indépendant, les cahiers des charges sont consultables par tous et les critères pour la limitation de l’impact environnemental et la qualité des produits sont régulièrement révisés (en concertation avec les associations de consommateurs et de protection de l’environnement).

  • ✅ Les labels contrôlés ou certifiés par un organisme indépendant sur la base d’un cahier des charges strict. Ils peuvent être publics ou privés. Dans le premier cas, le cahier des charges est élaboré par les pouvoirs publics. Dans le second cas, il peut être conçu par des associations de consommateurs, des associations environnementales ou encore des fédérations professionnelles. Parfois, les cahiers des charges des labels privés sont plus exigeants que ceux établis par les pouvoirs publics.

  • ❌ Les labels auto-déclaratifs, non certifiés par un tiers indépendant. Les qualités environnementales avancées par le producteur ou le distributeur sont sous sa seule responsabilité. Le plus souvent, ces labels privés sont monocritère et/ou ne concernent qu’une seule étape du cycle de vie du produit, contrairement aux écolabels ou aux labels contrôlés par un organisme indépendant. Qui plus est, ils ne se basent pas toujours sur un cahier des charges ou un référentiel.

Comment reconnaître un vrai label écologique d’une allégation environnementale trompeuse ?

Attention à ne pas confondre une simple allégation environnementale avec un véritable label écologique. Lorsque l’on utilise de façon abusive l’argument écologique, on parle alors de « greenwashing » ou d’« écoblanchiment ». 


Les exemples sont nombreux : 

  • un packaging vert avec un dessin d’arbre pour donner l’impression que le produit est respectueux de la nature, 
  • des allégations qui relèvent en fait d’une obligation légale (« ne contient pas de… » alors que la substance est déjà interdite), 
  • ou tout simplement la mention d’un faux label écologique qui n’existe pas.

💡 Quid du label AB pour les produits alimentaires ? Quels contrôles sont réalisés pour éviter certaines dérives ? Consultez notre guide du label bio pour démêler le vrai du faux à ce sujet.

Pourquoi choisir un produit d’entretien labellisé écologique ?

Les critères pris en compte pour les labels sur les produits ménagers

Un produit d’entretien certifié écologique est un produit ménager pour l’entretien et le nettoyage de la maison qui allie performance d’utilisation, sécurité environnementale et protection sanitaire. Bien qu’il n’existe aucun produit sans impact sur l’environnement, les nettoyants écologiques permettent de limiter cet impact avec un niveau d’exigence plus ou moins élevé, en fonction du référentiel choisi.


Que ce soit du liquide vaisselle, du gel WC, un spray pour vitres ou encore un nettoyant pour sols… Pour être vraiment considéré comme écologique, le produit doit respecter de multiples critères spécifiques au cahier des charges du label environnemental. Ces critères doivent couvrir l’ensemble du cycle de vie du produit, de sa conception à son recyclage.

Parmi les critères retenus dans les cahiers des charges des labels environnementaux pour les produits d’entretien et de nettoyage, on retrouve notamment :

  • l’utilisation d’ingrédients naturels issus de l’agriculture biologique ;
  • l’absence de composants nocifs ou controversés issus de la pétrochimie ;
  • la biodégradabilité ;
  • l’efficacité à faible dose ;
  • la prévention du suremballage ;
  • l’emploi d’un emballage recyclé ou recyclable.

L’un des points les plus importants, c’est que contrairement aux produits ménagers conventionnels, les produits d’entretien labellisés écologiques ne contiennent pas de substances indésirables. En effet, selon l’Agence de la transition écologique (ADEME), de nombreuses substances contenues dans les produits d’entretien classiques peuvent être nocives pour la planète et pour l’organisme humain.

Quels sont les dangers potentiels des produits d'entretien classiques ?

Pour ne citer que quelques exemples donnés par l’ADEME concernant l’utilisation de produits pour le ménage 

  • l’ammoniaque peut provoquer de sévères irritations des voies respiratoires, les phosphates mettent en danger la biodiversité aquatique, 
  • certains phtalates sont reconnus comme étant des perturbateurs endocriniens
  • tandis que les composés volatils organiques (COV) qui se propagent dans l’air et dans nos poumons peuvent être responsables de troubles respiratoires ou de réactions allergiques. 


Or, à ce jour, on ne connaît les effets sanitaires que de 3 000 substances chimiques sur les 100 000 autorisées sur le marché européen !


Choisir un produit ménager labellisé écologique permet donc de limiter son impact environnemental (sur l’eau, l’air et les sols), de consommer de façon plus responsable, mais aussi de réduire les risques sanitaires.

🐟 Vous consommez des produits de la mer ? Découvrez les différents labels de pêche durable pour un moindre impact sur la biodiversité marine.

5 labels écologiques pour les produits d’entretien ménager

Dans la catégorie « entretien et nettoyage », l’ADEME recommande plusieurs labels environnementaux. Pour savoir si un label est fiable, elle s’appuie sur plusieurs éléments : la certification doit être réalisée par des tiers indépendants, le cahier des charges doit être accessible à tous, et les critères doivent être régulièrement révisés, en portant toujours sur l’ensemble du cycle de vie du produit.

Découvrons ensemble quels sont les 5 principaux labels écologiques pour les produits d’entretien et analysons leurs éventuelles limites. Si aucun label environnemental n’est idéal, certains offrent tout de même des garanties environnementales et sanitaires fortes.

1. L’écolabel européen

Créé en 1992 par la Commission européenne, l’écolabel européen est le seul label écologique officiel utilisable dans tous les pays membres de l’Union européenne. Il concerne plusieurs catégories de produits de nettoyage : les liquides vaisselle, les produits pour lave-vaisselle, les lessives, les nettoyants universels et les nettoyants pour sanitaires. En revanche, les bactéricides (eau de Javel par exemple) et les détachants avant lavage ne peuvent pas être écolabellisés.


Ecolabel Européen

L’objectif de l’écolabel européen est de garantir une réduction des impacts environnementaux tout au long du cycle de vie du produit (de l’extraction de ses matières premières à sa fin de vie, en passant par sa conception, sa fabrication, son transport et sa commercialisation), sans compromis sur sa qualité.

Un produit d’entretien écolabellisé doit donc être conforme à des critères écologiques, mais aussi à des critères de performance et à certains critères sanitaires avec des seuils précis. Pour vérifier la conformité du produit, des contrôles et des audits d’usines réguliers sont imposés. En France, la certification est effectuée par l’Association française de normalisation (AFNOR).

Les critères clés de l’écolabel européen pour les produits d’entretien et de nettoyage :

  • l’interdiction de certains ingrédients qui présentent un risque de toxicité humaine (EDTA, nanoparticules d’argent, triclosan ou encore microplastiques) ;
  • la réduction de certaines substances dangereuses et des allergènes ;
  • l’utilisation de matières actives d’origine végétale et/ou naturelle ;
  • l’obligation de choisir une huile de palme durable s’il y en a dans le produit ;
  • la limitation de certains produits toxiques pour les organismes aquatiques ;
  • l’efficacité à faible dose et à basse température ;
  • la biodégradabilité du produit ;
  • la réduction du suremballage ;
  • la présence d’instructions sur l’emballage pour une utilisation correcte et économique du produit.

⚠️ Cependant, il existe quelques limites à l’écolabel européen. Déjà, il n’implique pas de critère d’efficacité énergétique pour la fabrication du produit ou de ses ingrédients. De plus, il n’impose pas d’utiliser des ingrédients issus de l’agriculture biologique, et ne restreint pas l’utilisation de certaines substances nocives et polluantes (OGM, parfums de synthèse ou encore colorants).

2. La certification NF Environnement

Créé en 1991, le label NF Environnement est l’écolabel français officiel puisqu’il s’agit de la déclinaison de l’écolabel européen en France. Il repose exactement sur les mêmes principes, et la certification est, elle aussi, délivrée par l’AFNOR. Néanmoins, sachez que ce label ne porte que sur certains nettoyants écologiques tels que les nettoyants pour vitres, les nettoyants prêts à l’emploi et les produits à diluer.

Logo NF environnement

Tout comme l’écolabel européen, le label NF Environnement offre une double garantie : une qualité écologique et une efficacité d’usage similaire à un produit conventionnel.

3. Le label Ecocert Ecodétergent

Créé en France en 1991, le label Ecocert Ecodétergent est un label privé contrôlé par un organisme certificateur indépendant qui vise à proposer un niveau d’exigence beaucoup plus élevé que l’Ecolabel européen. En effet, il couvre les enjeux environnementaux les plus importants (changement climatique, épuisement des ressources minérales et fossiles, écotoxicité aquatique, utilisation des sols et impact sur la biodiversité), tout en prenant en compte le risque de toxicité humaine. Un produit d’entretien labellisé Ecocert doit ainsi respecter des normes strictes en termes de production et de transformation.

Ecocert Ecodétergent

Depuis 2012, le label Ecocert intègre deux niveaux de certification :

  1. Le label « Ecodétergent » qui garantit 95 % d’ingrédients d’origine naturelle.
  2. Le label « Ecodétergent à base d’ingrédients bio » qui garantit que le produit d’entretien contient un minimum de 95 % d’ingrédients d’origine naturelle, mais aussi 10 % d’ingrédients d’origine biologique.

Les critères clés du label Ecocert Ecodétergent pour les produits d’entretien et de nettoyage :

  • la non-toxicité et la biodégradabilité (> 60 %) des ingrédients ;
  • l’utilisation de parfums et colorants d’origine naturelle ;
  • l’utilisation d’ingrédients minéraux dont l’extraction n’engendre pas de pollution et/ou de dégradation du paysage ;
  • la limitation des ingrédients de synthèse ;
  • l’interdiction de la plupart des ingrédients pétrochimiques, des OGM et des produits issus du phosphore ;
  • l’interdiction de tester le produit fini sur les animaux ;
  • l’emploi d’emballages biodégradables ou recyclables ;
  • l’existence d’indications concernant le dosage et l’utilisation écologique du produit ;
  • l’obligation de respecter un certain pourcentage d’ingrédients issus de l’agriculture biologique (sans pesticides et engrais chimiques) pour la certification « Ecodétergent à base d’ingrédients bio ».

Le label Ecocert encourage également le recours aux écorecharges, ainsi que l’utilisation d’énergies renouvelables par le fabricant.

✅ Du fait de son haut niveau d’exigence, c’est le cahier des charges du label Ecocert Ecodétergent que nous suivons pour nos produits d’entretien de la marque La Fourche co-créés avec nos adhérents.

4. La mention Nature & Progrès

Fondée en 1964, l’association Nature & Progrès défend un projet de société à dimension humaine et solidaire en imposant un cahier des charges pour l’ensemble des activités de l’entreprise, et non pas seulement vis-à-vis d’un produit. Toutefois, l’initiative relève d’un label écologique auto-déclaré puisque le contrôle du référentiel et de la charte repose sur un Système Participatif de Garantie (SPG) plutôt que sur une certification par un tiers indépendant. On parle alors d’une mention plus que d’un label environnemental à proprement parler.

Nature et Progrès

Les critères clés de la mention Nature & Progrès pour les produits d’entretien et de nettoyage :

  • l’utilisation de matières premières d’origine agricole qui doivent être certifiées Agriculture Biologique ou Nature & Progrès (cultivés sans produits de synthèse et sans OGM) ;
  • une biodégradabilité maximale des agents lavants (tensioactifs) ;
  • l’interdiction des produits toxiques pour l’homme et l’environnement (chlore, EDTA, NTA ou encore azurant optiques) ;
  • l’interdiction d’utiliser des colorants et des parfums de synthèse ;
  • l’interdiction d’utiliser de l’huile de palme ou ses dérivés ;
  • la réduction de la consommation d’énergie lors du processus de fabrication ;
  • l’emploi d’emballages recyclables.


Bien que la mention Nature & Progrès garantit que les produits d’entretien ont été fabriqués dans le respect de l’environnement, des humains et des animaux, elle occulte certains critères importants. Comme le souligne l’ADEME, il n’y a pas d’exigences concernant le dosage du produit et le volume d’emballage.

5. La charte Sustainable cleaning

Créé en 2005 par l’Association internationale pour les savons et les détergents (AISE), le label Sustainable cleaning est un label écologique auto-proclamé puisque les fabricants se l’auto-attribuent, sans contrôle externe. Les entreprises doivent seulement s’engager à respecter une charte de bonnes pratiques, puis fournir toutes les données permettant de prouver leur conformité à ce référentiel.

harte sustainable cleaning

Les critères clés de la charte Sustainable pour les produits d’entretien et de nettoyage :

  • l’utilisation d’ingrédients qui n’ont pas un effet néfaste pour l’environnement ;
  • l’efficacité à petite dose (≤ 12 mL/litre de solution de nettoyage) ;
  • la recyclabilité des emballages ;
  • la limitation du suremballage ;
  • l’obligation d’utiliser un carton à 70 % d’origine recyclée ou certifié d’origine durable (label PEFC, FSC, SFI ou équivalent) ;
  • l’information du consommateur concernant le dosage du produit et la consommation en eau et en énergie.

Tout comme la mention Nature & Progrès, le système ne repose pas sur une certification écologique officielle ou contrôlée, mais uniquement sur de l’auto-déclaration. Rien ne certifie que les produits sont réellement plus respectueux de la planète et de la santé des consommateurs.

Une bonne alternative : faire ses produits ménagers écologiques soi-même

Vous voulez vous assurer d’utiliser des produits d’entretien non nocifs pour l’environnement ou pour la santé ? Rien de mieux que de le faire vous-même !

Les bonnes raisons de faire ses produits ménagers écologiques soi-même :

  • Vous maîtrisez totalement la composition de votre produit, puisque vous savez exactement ce qu’il y a dedans.
  • Vous limitez le contenu de vos poubelles grâce à des ingrédients ménage zéro déchet (vinaigre ménager, bicarbonate de soude, savon noir, etc.).
  • Vous réduisez votre impact sur l’environnement en privilégiant des actifs naturels biodégradables.
  • Vous faites de belles économies en vous servant de produits multi-usages réutilisables pour diverses tâches ménagères.


Comparés aux produits d’entretien conventionnels qui sont onéreux et qui contiennent bien souvent des substances chimiques controversées, vos produits d’entretien maison seront à la fois plus sûrs, plus respectueux de la planète et plus économiques.

⚠️ Attention toutefois, certains ingrédients doivent être manipulés avec précaution. Le bicarbonate de soude et les huiles essentielles peuvent par exemple causer des irritations cutanées. Par ailleurs, les huiles essentielles peuvent déclencher des réactions allergiques. En cas de doute, mettez des gants et commencez en utilisant ces produits en petites quantités.

🧽 Pour vous lancer, testez nos recettes de produits ménagers maison. Vous verrez qu’il est très simple et facile de faire soi-même son liquide vaisselle, sa lessive ou même son produit WC !

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